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L’armée Américaine au Cinéma (La Guerre du Vietnam)
So now as I’m leavin’
I’m weary as Hell
The confusion I’m feelin’
Ain’t no tongue can tell
The words fill my head
And Fall to the floor
If God’s on our side
He’ll stop the next war
Bob Dylan[1]
L’objectif de cette recherche est de démontrer comment la guerre (et l’institution militaire américaine) en général et la guerre du Vietnam en particulier sont présentées dans les films produits à Hollywood. On essayera ainsi d’illustrer l’évolution du cinéma américain sur la guerre qui va du bon et courageux soldat se battant pour une cause juste, en passant par le soldat désabusé dans la guerre du Vietnam, pour enfin arriver à une sorte de retour vers le courageux soldat et sa revalorisation à partir des années 1980. En fait les films ne font que refléter le goût d’une audience qui a évolué avec le temps : de l’anti-guerre et pacifisme durant le conflit du Vietnam au regain de confiance à partir de l’ère Reaganienne. Car il ne faut pas l’oublier, le but d’un film est de générer de l’argent et pour ce faire il faut plaire au public. Si nous avons choisi d’insister sur la guerre du Vietnam c’est parce que c’est la seule guerre qui a été contestée par le public américain et ne l’oublions pas, c’est la seule que les Etats-Unis n’ont pas gagnée, sinon perdue. Ainsi dans une première partie nous parlerons des films de guerre américains pour aborder ensuite ceux évoquant la Guerre du Vietnam non sans avoir brossé un tableau sur ce conflit.
LES FILMS DE GUERRE AMERICAINS[2]
Durant la Seconde Guerre Mondiale, Hollywood participa activement aux efforts de guerre en produisant des films démontrant la participation américaine à la guerre comme étant un combat juste. L’Administration des Etats-Unis institua le « Bureau of motion pictures » pour recruter des producteurs de films sur la guerre. Suite à l’attaque japonaise de Pearl Harbor en décembre 1941 qui provoqua l’entrée des Etats-Unis dans la guerre, Hollywood offrit ses services au gouvernement. Les films de guerre produits par Hollywood représentaient alors le guerrier hésitant qui hait la guerre mais qui y participe quand même reflétant et justifiant ainsi la politique de la nation qui substitua sa politique de l’isolationnisme à celle de l’interventionnisme. Le film pionnier dans ce domaine est sans doute « Sergeant York » (1941) produit par Howard Hawks. Ce film débute par l’histoire d’un mécréant, Alvin York (joué par Gary Cooper) qui se convertit à la religion chrétienne en devenant un « Born again christian » Tiraillé entre la logique chrétienne « tu ne tueras point » et le principe de « la guerre juste » York se posa la question suivante : Dois-je participer à une guerre juste ou rester dans mon pays ? La réponse est évidente : il faut mener le combat – qui est juste - contre le fascisme. La production des films de guerre était supervisée par le « Bureau of Motion pictures » et plusieurs films furent produits dont « the sands of Iwo Jima » (1949) dans lequel John Wayne joue le rôle d’un dur sergent « marines » qui fait ce qui est juste. Ainsi les films produits sur la Seconde Guerre Mondiale à l’époque étaient des films pro guerre (pro-war movies). Trois éléments étaient toujours présents dans les films américains sur des guerres menées par des soldats américains : glorification et identification du public au bon et courageux soldat, grande sympathie pour la cause américaine, et justesse de la guerre.
De nos jours le militaire est perçu autrement, par exemple dans Dances with the wolves on voit un Kevin Kostner trahir son pays en désertant l’armée pour aller combattre avec les Sioux. Le militaire est démontré comme un personnage sadique et dégoûtant et inférieur en tout au paisible Sioux. Cold Mountain est un film sur la guerre de sécession dans lequel chaque aspect de la guerre est dantesque et inutile. Dans Few Good Men, Tom Cruise confronte un monstre militaire, Jack Nicholson, dans une histoire de crime commis à l’encontre d’un soldat par ses collègues sur instigation de leur commandant. De même, The General’s Daughter avec John Travolta démontre la corruption au sein de l’armée. Mais il n’en demeure pas moins qu’il existe des films mettant en valeur l’armée américaine tel que Saving Private Ryan (1998) où l’on voit le chrétien blanc aller à la recherche d’un juif, « Private Ryan » parce que sa mère a perdu tous ses autres fils au combat. Ainsi dans ce film on comprend que le citoyen américain se battra toujours pour une cause juste, ce qui fait du soldat américain une sorte de libérateur des opprimés.
Mais pourquoi produit-on des films critiquant les militaires les démontrant comme une force du mal et la guerre n’ayant aucun sens ?
Certains pensent que c’est la transformation opérée dans Hollywood. Durant la Deuxième Guerre Mondiale, Hollywood et son élite participèrent à l’effort de guerre. On a même vu des célébrités s’enrôler dans l’armée (Jimmy Stewart, Henri Fonda et Elvis Presley pour ne citer que quelques uns). Mais Hollywood a changé depuis. Ce n’est plus cette institution populiste. En effet, Clark Gable et Elvis Presley étaient chauffeurs de camion avant de devenir des célébrités. Les acteurs étaient issus d’un milieu modeste. Les films étaient produits pour plaire à l’Américain moyen. Aujourd’hui Hollywood est devenu une institution pour les élites et la seconde et troisième génération d’acteurs n’ont exercé aucun autre métier. Ceci explique en partie l’antimilitarisme d’Hollywood.
Mais peut-être faut-il rechercher la raison derrière cet anti-militarisme dans la guerre du Vietnam. Beaucoup pensent, à tort ou à raison, que cette guerre a dévoilé que les Etats-Unis était une force impérialiste et que l’idéalisme américain était une comédie. Selon eux, 58 000 braves soldats américains sont morts pour rien au Vietnam.
LA GUERRE DU VIETNAM VU AU CINEMA
L’Amérique ne peut pas oublier la guerre du Vietnam tant elle a été bouleversée et profondément transformée par cette expérience. Le passé la poursuit encore et toujours. Et les films (Platoon, The Deer Hunter, Rambo et tant d’autres) sont là pour exorciser la défaite. Si les deux guerres du Golfe lui ont donné fierté et assurance, rien ne peut effacer les 58 000 morts.
Aperçu sur la guerre du Vietnam[3].
La guerre trouve son origine lointaine dans le conflit (1946-1954) qui opposa la France au Vietminh, ou Ligue pour l’indépendance du Vietnam, fondé et dirigé par le leader révolutionnaire Hố Chí Minh. En aout 1945, et durant la Seconde Guerre Mondiut occupe par les troupes japonaises. Profitant du vide créé par la reddition du Japon, les guérilleros du Vietminh s’emparèrent de la capitale, Hanoi et obligèrent l’empereur Bao Dai à abdiquer. La reconquête par la France de son ancienne colonie, en 1945-1946, puis l’impossibilité pour le Vietminh et pour le gouvernement français de s’accorder sur l’indépendance du Vietnam conduisirent, en décembre 1946, au premier conflit indochinois. La bataille décisive eut lieu au printemps 1954 lorsque le Vietminh attaqua le camp retranché français de Diên Biên Phu, dans le nord du Vietnam. Le 8 mai 1954, après un siège de cinquante-cinq jours, les Français capitulèrent.
Le même jour, à Genève, les délégués du Nord-Vietnam et du Sud-Vietnam rencontrèrent les délégations de la France, du Royaume-Uni, de l’Union soviétique, des États-Unis, de la Chine populaire et des deux États voisins, le Laos et le Cambodge, afin de discuter du futur de toute l’Indochine. Aux termes des accords signés à Genève au mois de juillet 1954, la France et le Vietnam du Nord mirent fin à la guerre. L’indépendance du Laos, celles du Cambodge et du Vietnam reconnues, ce dernier étant partagé en deux zones de part et d’autre du 17e parallèle. La réunification du pays devaient avoir lieu suite à l’organisation d’élections générales et la constitution d’un gouvernement dans un délai de deux ans,.
Ni les États-Unis ni le gouvernement de Saigon ne signèrent les accords de Genève, mais les États-Unis annoncèrent qu’ils ne feraient rien pour nuire aux accords. Avant même que la France eût quitté le Vietnam en 1955, les États-Unis commencèrent à soutenir militairement le gouvernement de Saigon. Le 24 octobre 1954, le président Dwight D. Eisenhower offrit une aide économique directe au Sud-Vietnam, et au mois de février suivant, des conseillers militaires américains furent chargés d’entraîner les forces armées sud-vietnamiennes. L’aide américaine au gouvernement de Saigon se poursuivit après la déposition de Bao Dai, obtenue par référendum le 23 octobre 1955, à la suite duquel le Sud-Vietnam devint une république, présidée par Ngô Đinh Diêm. L’une des premières décisions politiques de Diêm fut d’annoncer le refus de son gouvernement d’organiser des élections de réunification sous prétexte que la population nord-vietnamienne ne serait pas libre d’exprimer sa volonté et parce qu’il craignait des fraudes électorales, ce qui, compte tenu de la valeur douteuse du référendum qui a écarté Bao Dai du pouvoir et de l’élection présidentielle qui s’ensuivit, augurait du mal pour l’avenir.
Le népotisme, la corruption, l’impopularité du régime de Diem à Saigon suscitèrent des résistances au-delà même des partisans communistes restés au Vietnam Sud. Des maquis « Vietcong » (vietnamiens rouges) se constituent dès 1956, encadrèrent les populations rurales et se livrèrent à des actions de guérilla. Puis en décembre 1960, un « Front National de Libération » (FNL), réunit, selon la tactique classique, tous les adversaires de Diem et des nationalistes neutralistes ou représentants de minorités nationales fortement encadrés par des communistes. Il constitue en 1961, une armée de libération.
L’engagement américain proprement dit commença avec l’envoi, par le président John Kennedy, de « conseillers militaires » américains. En avril 1961, un traité d’amitié et de coopération économique fut signé avec le Vietnam Sud, et, en décembre, le président John F. Kennedy s’engagea à aider le Vietnam. L’aide économique et militaire américaine au gouvernement Diem s’intensifia. En décembre 1961, les premières troupes américaines, 400 militaires en tenue, arrivèrent à Saigon afin de faire fonctionner deux compagnies d’hélicoptères ; néanmoins, les États-Unis déclarèrent que ces troupes ne devaient pas être considérées comme des unités de combat. Un an plus tard, le nombre de militaires américains présents au Vietnam s’élevait à 16 000, un commandement militaire américain était créé à Saigon en janvier 1962. Américains et Sud-vietnamiens entreprirent de couper le FNL de ses bases en regroupant les paysans dans des « hameaux stratégiques ». À la fin de 1963, environ 7 000 villages avaient été créés, qui regroupaient près de 8 millions d’habitants. Pourtant ces mesures n’avaient pas empêché le FNL de prendre le contrôle effectif de 50 % du territoire vietnamien. Mais, pensant conduire une guerre de grandes unités conforme à leur expérience coréenne, ils ont été continuellement surpris par l’extension de la guérilla locale et la mobilité des troupes régulières légère du FNL appuyées par quelques renforts infiltrés du Nord qui fournissait aussi les armes. L’escalade s’opère, en 1964, après un engagement au large des côtes de Tonkin entre un destroyer américain-le USS Maddox- et des vedettes nord-vietnamiennes. Agissant en accord avec une résolution adoptée le 7 août par le Sénat américain, la « résolution du golfe du Tonkin », autorisant l’intensification de la participation militaire américaine, le président Lyndon B. Johnson ordonna l’envoi d’avions de combat au Sud-Vietnam et le bombardement de cibles militaires au Nord-Vietnam en représailles. La guerre s’étend et les Américains commencent à bombarder le Nord Vietnam sans tenter toutefois de franchir le 17e parallèle, pour ne pas provoquer une intervention chinoise. Le potentiel militaire des Etats-Unis atteint les 60 000 hommes en 1965, 268 000 en 1966, et plus tard atteignent les 539 000 hommes en 1969.
De 1964 à 1968, le général William C. Westmoreland fut commandant des forces américaines au Sud-Vietnam, il fut remplacé en 1968 par le général Creighton Abrams.
Les opérations militaires ne débouchèrent sur aucune solution, alors que le renversement de Diem par l’armée, abandonné par ses anciens protecteurs américains, provoquait une crise politique durable. L’armée vietnamienne n’offre aucune unité et ses chefs rivalisent pour s’assurer le contrôle fructueux du pouvoir à Saigon. Les généraux s’évincent et se succèdent jusqu’à l’arrivée, en 1965, des généraux Thieu et Ky. Les élections de 1967 les renforcent mais révèlent aussi la lassitude d’un conflit, en fait ouvert depuis plus de vingt ans.
En 1968, le stratège nord-vietnamien, le général Vo Nguyen Giap, lança la célèbre offensive du Têt (du nom de la nouvelle année lunaire vietnamienne fêtée à la mi-février). Une série d’attaques violentes contre plus d’une centaine de cibles urbaines fut déclenchée. Les Viêt-công s’infiltrèrent jusque dans Saigon, où l’ambassade et le QG américains furent attaqués. Huế, l’ancienne capitale impériale, fut l’objet de sanglants combats de rue. L’effet psychologique fut démoralisateur et dévastateur, même si, sur le plan militaire, l’armée nord-vietnamienne perdit environ 85 000 hommes en un mois de combats. Le monde entier voyait la première puissance industrielle et militaire du monde tenue en échec par des soldats vêtus de « pyjamas » et chaussés de sandales.
Le 31 mars, le président Johnson annonça la fin des bombardements américains sur le Nord-Vietnam (Il annonça simultanément qu’il ne se représenterait pas pour un nouveau mandat présidentiel). Cette annonce, un nouveau geste en faveur de la paix, reçut un écho favorable à Hanoi, et, en mai, des négociations de paix s’ouvrirent à Paris entre le Nord-Vietnam et les États-Unis. Plus tard dans l’année, les discussions furent étendues au Sud-Vietnam et au FLN. Pourtant, les discussions ne progressèrent pas, malgré l’arrêt total des raids américains sur le Nord-Vietnam au mois de novembre.
Aux États-Unis, alors que l’intervention militaire américaine s’intensifiait, la question de la guerre devint un sujet de controverse. Un mouvement pacifiste se développa et gagna du terrain, organisant des manifestations et des moratoires contre la guerre dans des grandes villes américaines. Lorsque les récits d’atrocités commises par des soldats américains au Vietnam furent rendus publics, le mouvement prit encore plus d’importance. L’un des cas les plus connus fut le massacre de civils désarmés dans le village de My Lai en 1968. Le lieutenant William L. Calley, accusé d’être responsable du massacre, fut jugé coupable par un tribunal militaire en 1971.
Préparant leur retrait, les Etats-Unis ont opéré la vietnamisation des effectifs à partir de la fin des années 1969. Le président Nixon poursuit progressivement cette politique ; le corps expéditionnaire américain, qui avait compté plus de 500 000 hommes en 1968-1969, n’en compte plus que 300 000 au début de 1971 et moins de 40 000 au début de l’été 1972. Mais il cherchait auparavant à briser la logistique des forces communistes en voulant couper la piste Ho Chi-Minh qui, à l’abri de la neutralité officielle du Laos et du Cambodge et de l’impuissance de leurs gouvernements, assure depuis de longues années déjà le ravitaillement du Vietcong et des éléments nord-vietnamiens engagés au Sud.
Une offensive au Laos des Sud-vietnamiens (février 1970) n’apparut pas décisive. De même, l’intervention directe des troupes américaines, en mai 1970, précipita une crise politique au Cambodge. Le général Lon Nol détrôna le roi Sihanouk (qui se réfugia à Beijing) mais il se heurta vite à la formation du FUNK, le front de libération favorable à l’ancien roi, mais où les éléments communistes, forts de l’action des « partisans qui contrôlaient une bonne part du pays, étaient prépondérants. L’hostilité du Congrès à une extension géographique des engagements américains, qui pouvait remettre en cause la réduction continue des effectifs américains, obligea d’ailleurs à stopper assez vite ces opérations.
La grande offensive Vietcong et nord-vietnamienne de l’été 1972 conduite de façon classique avec d’important effectifs et du matériel lourd, placa le Sud sur la défensive, mais ne parvint pas à faire effondrer sa jeune armée. Elle provoqua en revanche la reprise des bombardement américains sur le Nord et le blocus des ports, sans susciter, d’ailleurs, de réactions vigoureuses ni de la part de la Chine ni de l’Union soviétique, engagés dans la politique de rapprochement avec les Etats-Unis.
Finalement, un accord est conclu à Paris, le 27 janvier 1973. Les Etats-Unis acceptent d’évacuer le pays dans les deux mois et de démanteler leurs installations militaires. Les deux Vietnams coexistent et doivent mettre en place un Conseil en vue de préparer l’autodétermination du Sud. Les prisonniers sont libérés, de part et d’autre et une commission internationale de contrôle (Pologne, Canada, Indonésie, Hongrie) est instituée pour vérifier l’application du traité, qui reconnaît par ailleurs l’établissement de l’armée nord-vietnamienne en certaines contrées du Sud et qui prévoit le retour à la paix au Laos et au Cambodge. Mais comme en 1954 l’unification paraît problématique et la paix sert plutôt le maintien du statu quo.
À la fin du mois de mars 1973, toutes les forces de combat américaines s’étaient retirées. Bien que le président Nixon eût apparemment assuré le gouvernement Thiêu de l’aide des forces américaines en cas de violation importante du traité, toute nouvelle aide militaire au Sud-Vietnam devint politiquement impossible. L’une des raisons de cette situation fut la révélation du scandale du Watergate, qui obligea le président Nixon à démissionner le 9 août 1974
Les combats entre les belligérants cessèrent peu de temps après l’instauration du cessez-le-feu mais reprirent en raison du refus du président Thiêu d’envisager des élections avec la participation des communistes, comme le demandait le GRP (gouvernement révolutionnaire provisoire). Le refus de Washington d’intervenir politiquement amena ce dernier et le parti communiste vietnamien à évaluer les possibilités d’action militaire.
En janvier 1975 l’offensive commence. A la surprise générale l’armée sud-vietnamienne n’offre guère de résistance. En quelques semaines c’est tout le régime qui s’effondre. Le 30 avril, après quelques semaines de cette ultime campagne, l’armée révolutionnaire investit la capitale du Sud Saigon marquant la fin d’une guerre qui a duré trente ans.
Tirant les leçons de la guerre du Vietnam, le Général Volney Worner affirme qu’à aucun moment « les Américains n’ont été en position de gagner la guerre du Sud Vietnam. Il ajoute que pour gagner, il fallait envahir le Nord mais il nuance le terme « gagner » car « une fois la guerre terminée il aurait bien fallu que quelqu’un gouverne le Nord » Il refuse de blâmer les militaires sur l’issue de la guerre car « la décision de faire la guerre est une décision politique et non militaire » Et il conclut : « nous avons accumulé les erreur ; nous avons échoué dans notre politique d’assistance ; nous avons déployé nos forces uniquement au Sud pour atteindre des objectifs impossible, et nous avons blâmé publiquement nos soldats[4] »
L’enlisement américain au Vietnam est très bien démontré dans un film sur le mandat du Président Johnson « A Path to War » de Frank Frankenheimer. Ironiquement un seul film seulement a été produit durant la guerre : The Green berets (les bérets verts) produit par John Wayne qui d’ailleurs joua le rôle principal dans le film.
La guerre du Vietnam dans les films[5]
Durant tous le conflit du Vietnam et jusqu’aux années 1970 Hollywood ne produisit qu’un seul film : Il s’agit des « Bérets Verts » de John Wayne. Le film largement sponsorisé par le Département de défense est une sorte de propagande. L’ennemi est le monstrueux Vietcong et les Américains sont là pour protéger les agriculteurs pacifiques. On peut ici faire le parallèle avec les films western. Le Vietcong, c’est l’Indien sauvage ou le hors-la-loi des films westerns. Et ce n’est pas pure coïncidence que John Wayne – connu pour jouer le rôle des héros dans les films western- joua le rôle principal celui du Colonel Kirby. Mais film « Green Berets » ne put convaincre tout le monde car les gens faisaient la comparaison avec ce qu’ils voyaient à la télévision et ce qu’ils lisaient dans les journaux.
En effet, les dirigeants américains pensent que la plus grave erreur dans la guerre fut de n’avoir pas réussi à contrôler les moyens d’information. A ce sujet le général Maxwell Taylor dira que « les médias avec les intellectuels radicaux ont exploité la guerre du Vietnam pour saper la confiance envers le gouvernement et ses institutions ». Le journaliste Robert Elegant écrit : « Jamais avant le Vietnam, la politique collective des médias n’avait recherché… la victoire des ennemis de son propre pays. » C’est à l’occasion de l’offensive du Têt (voir ci-dessus) que la rupture entre les responsables de l’effort de guerre et la presse apparaît plus clairement. Alors que l’offensive se solde par un désastre militaire et politique pour le Nord Vietnam et une victoire pour le Sud Vietnam et les Etats-Unis, les médias réagissent de façon diamétralement opposée : la presse et la télévision font état d’une défaite sévère des Etats-Unis. Dès lors des millions d’Américains sont convaincus non seulement que le pays a perdu une grande bataille mais qu’il ne peut plus gagner la guerre. Le Boston Globe du 24 février 1968 rapporte l’opinion d’Howard Tuchner correspondant de NBC à Saigon : « Il ne fait aucun doute que la situation militaire des Etats-Unis au Vietnam n’a jamais été aussi faible. Les officiers américains à Saigon ont maintenant le sentiment, pour la première fois, que les Etats-Unis peuvent perdre la guerre » Plus spectaculaire est le changement d’opinion de Walter Cronkite, journaliste vedette du CBS. Alors qu’il se décrivait comme « un homme de la stratégie de l’endiguement », il déclarera le 27 février 1968, à son retour d’une visite au Vietnam au lendemain de l’offensive du Têt, que la guerre est « enlisée dans l’impasse » et que «le seul moyen rationnel » d’en sortir « serait de négocier, non en vainqueurs mais en gens honorables ». Ce qui fera dire au Président Johnson : « Si j’ai perdu Cronkite, j’ai perdu l’Amérique moyenne. »
Cette position pessimiste de la presse est une des raisons pour laquelle Hollywood n’a pas pensé produire des films sur la guerre. Car, il ne faut pas l’oublier, l’objectif principal pour la production d’un film est qu’il rapporte de l’argent. Or les gens n’avaient pas envie de voir des films sur la guerre controversée du Vietnam. Il y avait une sorte de contradiction entre les bombes napalm et les images de Vietcong tués avec les braves et courageux soldats présentés dans les « Bérets Verts ». Ainsi à la fin des années 1960 la majorité des Américains étaient contre la guerre. Mais il était risqué de faire des films contre la guerre du Vietnam car cela pourrait être perçu par l’audience comme un poignard dans le dos des combattants américains au Vietnam. La solution fut prise alors de faire des analogies entre la guerre au Vietnam et des événements de l’histoire de l’Ouest des Etats-Unis. C’est ainsi que le génocide des Indiens dans le film Little Big Man (1970) est comparé à celui du massacre de Mai Lai et l’ignorance et arrogance du Général George Custer qui fut défait par le chef des Indiens. Little Big Horn est comparé à l’ignorance du président américain Lyndon B. Johnson.
Les Américains ont toujours été fiers de leur armée. Cela remonte à la Seconde Guerre Mondiale : les soldats sont perçus comme défenseurs de la liberté et de la démocratie contre les empires du mal à savoir l’Allemagne et le Japon. L’image du soldat américain au Vietnam est différente parce que la guerre était impopulaire et c’est la seule guerre que les Américains aient perdue dans leur histoire. Mais ce n’était pas seulement une défaite militaire. C’était aussi une défaite morale. Les images du Napalm et des massacres de My Lai où les soldats américains ont du être condamné pour crime de guerre. Cette double défaite morale et militaire explique pourquoi les Américains voulaient oublier tout ce qui était lié au Vietnam.
Ainsi à la fin des années 1970, Hollywood trouva que la meilleure façon de traiter avec cette défaite, était de produire de films dit « nobles-rouspeteurs » : Le premier film de ce genre est « The Deer Hunter ». Les héros de ce film étaient des hommes du commun des mortels, des ouvriers dans une usine de métallurgie en Pennsylvanie. Les premières trente minutes du film nous montrent des gens ordinaires jouissant de la vie, allant à la chasse, se mariant. Soudain ils sont plongés dans l’univers cruel et irréaliste du Vietnam. L’audience pouvait ainsi s’identifier à ces héros. Ils sont ces incompris, confus, idéalistes et bien intentionnés trahis par ceux d’en haut, les autorités politiques et militaires en l’occurrence. Le soldat innocent débarque dans un univers étrange menant une guerre étrange dans un pays étranger dont il ignore tout. L’ennemi, le Vietcong, semble être partout et invisible à la fois. Tous vietnamien peut être un Vietcong. On ne peut se fier à personne. Les Vietcong combattent comme des terroristes. Sous ces terribles conditions quelques soldats deviennent fous et commettent eux même des atrocités. Mais le noble rouspéteur parvient à garder son intégrité. Des massacres comme ceux de My Lai sont interprétés comme étant des failles perpétrés par des individus sous les terribles circonstances de la guerre de guérilla. Ce n’est pas le système qui est mauvais en soi. Les mauvais sont les gens d’en haut qui donnent les ordres.
L’objectif de ces films n’est pas de démontrer que la guerre est mauvaise en soi mais de guérir la blessure américaine au Vietnam. La recherche de héros acceptables est aussi la recherche d’un point de vue acceptable du Vietnam.
Dans Platoon (1987) de Oliver Stone, le soldat Chris descend dans l’enfer du Vietnam. La guerre est démontrée comme une guerre dans une jungle dangereuse où les soldats américains doivent faire face à un ennemi invisible. La scène symbolisant la défaite américaine au Vietnam est celle où une troupe ennemie poursuit un soldat américain et le tue. Chris et ses autres compagnons assistent impuissants à cette horrible scène d’un hélicoptère. Ainsi malgré leur supériorité dans les airs ils ne parviennent pas à sauver le soldat.
Le sentiment des héros est démontré dans une scène où le soldat Barnes commence à tirer sur des fermiers dans un village, un autre soldat l’arrête et l’empêche de violer une femme vietnamienne car « c’est un être humain après tout »
Dans une des scènes le combat tourne à la guerre civile quand Barnes tue Elias et Chris tue Barnes car il savait qu’il n’y aurait jamais un procès contre cette brute.
Donc le thème principal du film – la lutte entre le bien et le mal- n’est pas celui d’une guerre entre le bon soldat américain et le mauvais Vietcong, mais une guerre à l’intérieur des forces armées elles-mêmes et qui se passe dans la conscience de chaque soldat.
La souffrance physique du peuple vietnamien est perçue comme la cause de la souffrance morale des américains.
Dans « Full Metal Jacket » (1987) de Stanley Kubrick, la guerre du Vietnam, l’institution militaire et même la politique américaine sont condamnées : dans une des scènes, on voit une prostituée conversant avec des soldat américain. A l’arrière plan un panneau publicitaire américain apparaît. La musique de la scène est celle de Nancy Sinatra « These boots are made for walking ». La scène disparaît avec la ligne de la chanson qui entonne « These boots are gonna walk over you » (ces bottes marcheront sur vous). Tout ceci pour démontrer que la culture américaine supplante et détruit la vie traditionnelle des Vietnamiens, comme l’avait fait auparavant le colonialisme européen. La critique de la guerre se poursuit dans les scènes subséquentes : censure de la presse, attaque héliportée contre des femmes et des enfants, entrevues durant les combats. Le héros du film Joker accroche sur sa tenue le symbole de la paix alors que sur son casque est écrit « né pour tuer ».
Toutefois dans certains films les cruautés de la guerre (attaques héliportés, bombes napalm) ne sont ni niées ni condamnées. La guerre devient une sorte d’Apocalypse. Ainsi dans Apocalypse now le haut commandement militaire américain charge le capitaine Willard (Martin Sheen) de mettre fin aux agissements du colonel Kurtz (Marlon Brando), un officier des Bérets Verts qui organise à la tête de ses mercenaires d’incontrôlable opérations militaires d’une rare cruauté.
Durant la présidence Reagan (1980-1988), l’Amérique reprenait confiance en elle-même. La défaite du Vietnam ne s’adaptait pas avec le regain de patriotisme. Là des films sont produits où les héros ressemblent plus à des « supermen » tels que la trilogie de Rambo. Dans le premier film John Rambo (Sylvester Stallone) est un vétéran du Vietnam. Il est incompris, trahis et persécuté par les autorités. Il est emprisonné dans le premier film (1980) alors que dans le second il est relâché et est envoyé en mission au Vietnam à la recherche des prisonnier de guerre toujours emprisonnés en Asie du Sud est. Rambo retourne au Vietnam mais est trahi et à nouveau capturé mais il parvient à s’évader avec les prisonniers américains.
Le message de Rambo peut être résumé par les points suivants : Le Vietnam garde des prisonniers de guerre américains. Le Vietnam est un mal, un satellite de l’Union soviétique et il est, comme auparavant, juste de le combattre
Le brave soldat américain aurait gagné la guerre s’il n’avait pas été trahi par le gouvernement lâche. La retraite est une trahison pour les forces combattantes
Une des raisons de la défaite américaine est que les Américains ont mené la guerre de façon morale et humaine face à un Vietcong qui était sans foi ni loi utilisant comme méthodes la torture et le terrorisme. Pour gagner la guerre il aurait fallu que les Américain utilisassent les mêmes méthodes.
Les films de Rambo eurent un succès fou, en fait le plus gros succès commercial de tous les films sur le Vietnam.
Le film « They Were Soldiers » joué par Mel Gibson et produit par Randall Wallace relate une vraie histoire du premier combat direct entre l’armée américaine et le Vietcong. Là on démontre les courageux et très religieux soldats américains gagnant une bataille de la vallée de la Drang où trois régiments vietcongs sont mis hors de combat par la « First Cavalry Division ».L’ ennemi était quatre à cinq fois supérieur en nombre. Dans le film, le problème de la ségrégation raciale est évoqué mais les soldats réfutent cette discrimination et on voit dans le film un soldat tué alors qu’il tentait de sauver son compagnon d’armes noir qui était grièvement blessé. Là aussi, on a un parallèle avec les films westerns est lorsque le commandant de la troupe encerclée dit que cela le fait penser au Général Custer, son second lui dit : « Custer était un poltron mais vous ne l’êtes pas. » Et au lieu de se faire encercler comme Custer, il passe à la contre-attaque parvenant ainsi à emporter la bataille. Il faut dire que bien qu’il relate une vraie histoire, le producteur a faussé quelque peu les faits : ainsi l’usage des baïonnettes dans une contre attaque à la fin du film est pure invention puisque cet usage fut abandonné durant la guerre de Corée, guerre totalement ignorée par Hollywood car n’intéressant pas le public. Ceci est d’autant plus étrange que le nombre des victimes américaines dans la guerre de Corée est à peu près égal à celui du conflit vietnamien.
Toutefois les films sur le Vietnam aussi réaliste soient-ils comportent certaines lacunes. Ainsi ils n’abordent ni l’intervention progressive des Etats-Unis durant l’ère des présidents Eiseinhower et Kennedy, ni le retrait américain et la Vietnamisation du conflit durant l’ère du président Nixon. On ne voit jamais dans les films sur le Vietnam, la torture des Vietcong par les soldats Sud-vietnamiens ou américains. Le soldat américain est présenté comme un combattant solitaire ce qui va avec la tradition du cinéma américain du cow-boy solitaire.
Ils comportent également certaines erreurs : par exemple le Général Guenter Lewy démontre que dans l’histoire de l’armée américaine, le taux des atrocités commises au Vietnam par l’armée est un des plus bas. Par ailleurs, les films démontrent les vétérans du Vietnam comme dépressifs, désabusés, des sans-abri (homeless) qui se droguent alors que la réalité est toute autre : d’après les statistiques du Département des Affaires des vétérans, les vétérans ayant servi au Vietnam sont moins sujet à la drogue, au suicide et ont un revenu relativement plus haut que ceux qui ont les même qualifications professionnel et qui sont issus du même milieu social
Ainsi à partir des années 1980, les films produits valorisent le soldat américain alors que d’autres s’attaquent à l’institution militaires.
CONCLUSION
En évoquant une filmographie des films de guerre américains en général et de la guerre du Vietnam en particulier on peut constater qu’il est difficile de faire une classification entre les films pro et anti-guerre ; il est également difficile de classifier chronologiquement ces films : ainsi dans les années 1980 nous voyons des films qui valorisent le soldats américains (Rambo) et d’autres qui sont contre l’institution militaire (Full Metal Jacket). Mais on peut, d’une manière générale dire que jusqu’aux années 1980, les films critiquaient la guerre ; puis avec l’ère du Président Reagan on voit réapparaître les films du bon soldat qui combat pour une cause juste. Finalement le cinéma veut plaire à l’audience et le changement d’attitude dans les films reflète en quelque sorte le changement de position du public américain. L’auteur pense que le peuple américain est moralisateur et pour qu’il puisse mener à bien une tâche il faut qu’il soit convaincu de la justesse d’une cause. Dans la chanson « with God on our side » qui date de 1964, le chanteur américain Bob Dylan met en scène les mythes de l’Amérique de l’époque : un gars naïf et humble décrit son éducation et sa scolarité qui prônaient sans réserve le mythe de l’approbation divine pour toute guerre « juste ». Après avoir fait passer la caution de Dieu de notre côté à celui de Judas, le dernier couplet assène en conclusion la nouvelle façon de voir les choses du narrateur :
« Maintenant je m’en vais
J’en ai plus qu’assez
La confusion que je ressens
Rien ne peut l’exprimer
Les mots emplissent ma tête
Et tombent par terre
Si Dieu est de notre côté
Il arrêtera la prochaine guerre »
ANNEXES
- Films sur la guerre du Vietnam
- The Green Berets (1968) de John Wayne
- The Deer Hunter (1978) de Michael Cimino
- Coming Home (1978) de Al Ashby
- Appocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola
- Rambo I (1982) de Ted Kotchef
- Commando Cobra (1985) de Larry Ludman
- Rambo II : The Mission (1985) de George Pan Cosmatos
- Platoon (1986) de Oliver Stones
- Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick
- Hamburger Hill (1987) de John Irving
- Good Morning Vietnam (1988) de Barry Levinson
- Last Platoon (1988) de Paul T. Robinson
- Born on the fourth of July (1989) de Oliver Stone
- They were soldiers (2002) de Randall Wallace
- Path to war (2002), de Frank Frankenheimer
- Chronologie de l’enlisement américain au Vietnam[6]
1959
JUILLET
8. Deux conseillers militaires américains sont tués lors d’un raid Vietcong contre Biên Hoa.
1960
MAI
5. Les Etats-Unis annoncent que leur groupe consultatif d’assistance militaire (M.A.A.G) va passer de 327 à 685 hommes.
NOVEMBRE
8. Election de John F. Kennedy à la présidence des Etats-Unis.
11. Echec d’un coup d’Etat militaire contre Diem
20. Formation du Front National de Libération du Sud-Vietnam
1961
MAI
11-13. Visite du vice-président américain Lyndon B. Johnson au Sud-Vietnam
SEPTEMBRE
Série d’attaques du Vietcong au Sud-Vietnam
OCTOBRE
Le général Maxwell Taylor, principal conseiller militaire de Kennedy, visite le Sud-Vietnam avec Walt Rostow du Département d’Etat. Il recommande l’envoi de combattants américains sur place. Kennedy préfère augmenter l’aide militaire et envoyer des conseillers. A la fin de l’année les soldats américains sont 3 200 au Vietnam. Cette même année 1961, plus de 4 000 responsables politiques locaux au Sud sont assassinés.
1962
FEVRIER
3. Début de la mise en place des « hameaux stratégiques » pour lutter contre la politique du Vietcong. Leur efficacité sera douteuse.
6. Le M.A.G.G. est remplacé par le Commandement d’assistance militaire au Vietnam (M.A.C.V) dirigé pat le général Harkins.
27. Le palais présidentiel de Diem est attaqué par deux avions sud-vietnamiens. La tentative d’assassinat échoue.
1963
AVRIL
Mise en place de la politique des « Bras ouverts » destinée à rallier des Vietcongs au soutien du gouvernement de Diem.
MAI
8. Emeutes à Hué. La police tire contre des bouddhistes manifestant contre Diem.
JUIN
Un moine bouddhiste s’immole par le feu à Saigon, en signe de protestation. Dix autres suivront l’exemple.
NOVEMBRE
1-2. Diem est renversé par un coup d’Etat militaire (favorisé par quelques officiels américains). Il est assassiné avec son frère.
22. John F. Kennedy est assassiné à Dallas. Lyndon B. Johnson devient président.
1964
JANVIER
30. Nouveau coup d’Etat à Saigon : une période de grande instabilité s’installe pour plusieurs mois.
JUIN
20. Le général Westmoreland remplace Harkins à la tête du M.A.C.V.
AOUT
2. Attaque du destroyer U.S.S. Maddox par des vedettes lance-torpille nord-vietnamiennes.
4. Première attaques aériennes de représailles contre des objectifs au Nord-Vietnam.
7. Le Congrès américain adopte la « Résolution du golfe de Tonkin » qui permet à Johnson de mener comme il l’entend la guerre en Asie du Sud-Est.
NOVEMBRE
3. Lyndon B. Johnson bat largement le candidat républicain, Barry Goldwater, aux élections présidentielles. En outre, il dispose d’une majorité écrasante au Congrès, avec 68 sénateurs et 295 représentants démocrates.
DECEMBRE
Le Vietcong lance une offensive qui met hors de combat une quinzaine de bataillons de l’armée sud-vietnamienne (A.R.V.N.). Le Sud-Vietnam est proche de l’effondrement. On compte 23 000 militaires américains au Sud.
1965
FEVRIER
7. Attaque vietcong contre une base américaine à Pleiku ; les pertes s’élèvent à 8 tués et 100 blessés. Johnson ordonne des raids aériens de représailles contre le Nord.
MARS
2. Johnson lance l’opération « Rolling Thunder » qui continuera jusqu’en novembre 1968. Il s’agit de bombardements aériens constants sur le Nord-Vietnam.
8. Les premières unités combattantes américaines arrivent au Sud-Vietnam. Il s’agit de deux bataillons de « marines ». La guerre débute vraiment pour les Américains.
JUIN
11. Le général Nguyen Van Thieu devient chef de l’Etat de la république du Vietnam ; Nguyen Cao Ky devient Premier ministre.
OCTOBRE
Premières grandes manifestations contre la guerre du Vietnam aux Etats-Unis.
27. Début de la bataille de la vallée de la Drang. Trois régiments vietcongs sont mis hors de combat par la « First Cavalry Division ».
DECEMBRE
25. Johnson ordonne une pause des bombardements sur le Nord, pour essayer d’engager des négociations de paix. La pause dure trente-sept jours.
1966
MARS
2. La secrétaire à la Défense MacNamara indique que les forces américaines comptent maintenant 215 000 hommes au Vietnam et que 20 000 autre sont en route.
AVRIL
12. Premier raid des B-52 sur le Nord-Vietnam
JUIN
Premiers bombardements des faubourgs de Hanoi et de Haiphong.
DECEMBRE
31. 389 000 soldats américains sont au Vietnam
1967
FEVRIER
22. Début de l’opération « Junction City » dans la province de Tay Ninh. C’est la plus grande opération militaire menée depuis le début de leur engagement.
AVRIL
Le Général Westmoreland revient aux Etats-Unis pour consultation. Johnson lui demande de faire un rapport optimiste à la presse mais, en privé, Westmoreland ne cache pas que la situation ne peut s’améliorer sans mettre une fin aux infiltrations en provenance du Nord.
AOUT
3. Johnson repousse la limite des effectifs américains au Vietnam à 525 000. A cette date, ils atteignent environ 440 000 hommes.
SEPTEMBRE
3. Lors des élections générales au Sud-Vietnam, Thieu et Ky sont respectivement élus président et Premier ministre.
OCTOBRE
21. Immense manifestation contre la guerre à Washington.
NOVEMBRE
30. Johnson se débarrasse de son secrétaire à la Défense, MacNamara, en le nommant président de la Banque Mondiale.
1968
JANVIER
22. Début du siège de Khe Sanh. Il se termine le 7 avril par un succès américain.
30-31. Début de l’offensive vietcong du Têt. Les combats continuent un mois encore.
FEVRIER
28. Les généraux américains réclament au président Johnson 206 000 hommes supplémentaires. Un grand débat s’instaure au sein de l’administration américaine sur la poursuite de la guerre.
MARS
16. Les troupes américaines massacrent des civils dans le village de My Lai. Le même jour le sénateur Robert Kennedy entre dans la course à la présidence.
22. Le général Westmoreland va quitter le Vietnam pour devenir chef d’état-major des armées à la demande de Johnson. Il est remplacé par le général Abrams.
31. Stupéfaction aux Etats-Unis : le président Johnson annonce qu’il ne se représentera pas aux élections présidentielles. Il demande en même temps la reprise des négociations avec le Nord.
AOUT
Nixon est choisi comme candidat par les Républicains et Humphrey par les Démocrates. Lors de la Convention démocrate à Chicago, la police charge contre les manifestant pacifistes.
NOVEMBRE
1er. Johnson met fin aux bombardements sur le Nord.
6. Nixon est élu président des Etats-Unis.
DECEMBRE.
31. Les effectifs américains au Vietnam atteignent 536 100 hommes. 14 500 ont été tués en 1968, soit près de 40 par jour.
1969
JANVIER
25. Ouverture officielle des négociations de paix à Paris.
MARS
18. Début des bombardements aériens secrets sur les bases communistes au Cambodge.
JUIN
8. Le total des forces américaines au Vietnam est de 543 000 hommes. Nixon annonce le prochain retour au pays de 25 000 d’entre eux. C’est le début de la « vietnamisation ».
SEPTEMBRE
3. Mort de Hô Chi Minh
OCTOBRE – NOVEMBRE
15-15. Manifestations massives contre la guerre dans tous les Etats-Unis
DECEMBRE
15. Nixon annonce le retrait de 50 000 hommes supplémentaires pour le mois d’avril 1970, en plus des 35 000 qu’il avait ordonné en septembre. A la fin décembre, il rest 474 000 hommes au Vietnam.
1970
21. Kissinger rencontre secrètement à Paris le négociateur nord-vietnamien Le Duc Tho.
MARS
18. Au Cambodge, le price Norodom Sihanouk est renversé par le général Lon Nol qui proclamera un peu plus tard la république. Lon Nol est anticommuniste.
AVRIL
20. Nixon annonce le retrait de 150 000 soldats américains supplémentaires pour l’année suivante.
30. Les troupes américaines et sud-vietnamiennes entrent au Cambodge et détruisent les bases du Vietcong.
MAI
4. Quatre étudiants sont tués par la Garde nationale lors d’une manifestation sur le campus de « Kent State University » dans l’Ohio.
DECEMBRE
31. Le Congrès abroge la « Résolution du golfe de Tonkin. A cette date il reste 335 000 soldats au Vietnam.
1971
FEVRIER
8. Entrée de l’armée sud-vietnamienne au Laos
AVRIL
24. Manifestation imposante contre la guerre à Washington.
JUIN
13. Début de la publication des « Pentagon Papers » par le New York Times, malgré l’opposition de Nixon.
OCTOBRE
3. Réélection de Thieu à la tête du Sud-Vietnam. Il était le seul candidat.
1972
FEVRIER
21. Visite de Nixon en Chine populaire.
MARS
30. Offensive générale du Nord-Vietnam contre le Sud, sur trois axes de pénétration. Les Nord-vietnamiens sont arrêtés grâce à l’intervention massive de l’armée de l’air et de l’aéronavale. Nixon ordonne alors la reprise des bombardements sur le Nord-Vietnam.
MAI
8. Minage par les Américains de tous les ports nord-vietnamiens importants, dont Haiphong.
AOUT
1er . Reprise des discussions entre Kissinger et Le Duc Tho.
11. Il n’y a plus de forces terrestres américaines au Vietnam. L’aviation reste cependant présente, de même que des conseillers et des unités de soutien logistique. En tout 60 000 hommes environ.
OCTOBRE
8. Propositions de Le Duc Tho à la Conférence de Paris : un cessez-le-feu sur les positions actuelles des deux belligérants, après quoi les Américains se retireront et les prisonniers de guerre seront restitués. Thieu rejette ce plan car il veut le retrait total des Nord-vietnamiens du Sud-Vietnam.
NOVEMBRE
7. Richard Nixon est très largement réélu président des Etats-Unis.
20. La reprise des discussions entre Le Duc Tho et Kissinger échoue.
DECEMBRE
18. Nixon ordonne le bombardement massif de Hanoi et Haiphong par les B-52. C’est l’opération « Linebaker II », connue sous le nom de « bombardements de Noël », meme s’il n’y a pas eu de raid ce jour-là.
1973
JANVIER
27. Signature officielle du traité de paix entre les Etats-Unis, le Nord-Vietnam, le Sud-Vietnam et les représentants du F.N.L. Il s’agit en gros des propositions de le Duc Tho d’octobre 1972.
MARS
29. Alors que le dernier des 590 prisonniers américains est rapatrié aux Philippines, les dernières troupes américaines quittent le Vietnam. En revanche, il reste près de 150 000 soldats nord-vietnamiens au Sud.
AOUT
Le Congrès interdit toute reprise de l’intervention militaire américaine au Vietnam, au Laos et au Cambodge.
1974
JANVIER
La guerre reprend au Sud-Vietnam et ne cessera de se développer au cours de l’année.
1975
JANVIER
Prise de la ville de Phuoc Binh par les communistes.
MARS
5. Début de l’offensive finale nord-vietnamienne dans les hauts plateaux du centre
AVRIL
1er. Lon Nol quitte le Cambodge. Le même jour, les Américain commencent à évacuer Saigon. Au centre du pays, la retraite de l’armée sud-vietnamienne tourne à la déroute.
16. Pnom Penh tombe aux mains des Khmers rouges.
21. Le Président Thieu démissionne.
30. Chute de Saigon. La guerre du Vietnam est terminée, mais la paix ne reviendra pas dans la région.
DECEMBRE
3. Le Laos devient à son tour communiste.
[1] Bob Dylan, “With God on our side” chanson tirée de l’album The Times they are a changin’, 1964
[2] Dans cette partie nous nous sommes inspirés des articles suivants : Michael MEDVED « War films, Hollywood and Popular culture », conférence donnée en mars 2005 au campus de Hillside college et sponsorisé par le Center for Constructive Alternative, on le trouve sur le site Internet suivant : http://www.freerepublic.com /focus/f-news/1395778/posts ; Toni KASAHI, Hollywood an Agent of Hegemony : The war film, 2004, http://www.altpr.org/ modules. Cf aussi le l’ouvrage de John BELTON, American Cinema / American Culture. New York, McGraw Hill, 1994. pp. 164-183.
[3] Dans cette partie nous nous sommes référés aux ouvrages suivant: L’Encyclopédie Encarta 2005 ; André FONTAINE, Un seul livre pour deux rêve. Histoire de la détente (1962-1981), Paris, Fayard, 1982, pp. 39-66 ; Marcel PACAUT et Paul M. BOUJU, Le monde contemporain, Coll. U, Paris, PUF, 1975,pp. 191-194 ; CROSBIE-WESTON, « Vietnam. The long agony », in 20th Century, 20 vol., London, NCLS, 1979, Vo. 19, pp.2579-2587.
[4] Volney BARNER, “Les erreurs du Vietnam”, Historia Spécial. Vietnam 1964-1975, N°13, Septembre-Octobre 1991, pp. 103-107
[5] Outre les films que l’auteur a consulté pour la rédaction de cette partie (cf. Annexe I) l’auteur s’est référé aux articles suivants : Bernard LEPRETRE, « Les journalistes font la guerre », Historia spécial. Op. cit. , pp. 102-112 ; « The development of the Vietnam movies », in http://homepages.uni- tuebingen.de/student/martin-david. zimmermann /essays.html; Michael SELIG “What we won’t learn from Hollywood-Style Vietnam war Film, 2005, http:// lists.village .virginia.edu/sixties/HTML_docs/Texts/Scholarly /Selig_Hollywood_ 02.html; Maurice ISSERMAN, “We Were Soldiers Once . . . But Hollywood Isn’t Sure in Which War”, in http://historymatters .gmu.edu/d/6579, novembre 2005
[6] Pour la chronologie on s’est référée aux écrits suivant : Historia Spécial, Op. Cit. pp. 42-45 et la série encyclopédique 20th century, Op. Cit., Vol. 19, p. 2578.
الجيش الأمير كي في السينما (حرب الفييتنام)
يهدف هذا البحث إلى إبراز كيف تعرض الأفلام المعدّة في هوليود الحرب (والمؤسسة العسكرية الأميركية) بالإجمال، وحرب الفييتنام بالتحديد. يظهر هذا البحث تطور السينما الأمير كية في ما يختص بالحرب، ابتداء من الجندي الشجاع الذي يدافع عن قضية عادلة (القلنسوات الخضراء-The Green Berets) مرورا" بالجندي المقزز من حرب الفييتنام (صائد الأيل-The Deer Hunter)، للعودة نوعا" ما إلى الجندي الشجاع وإعادة تقديره في مطلع الثمانينات (رامبو-Rambo).
وتعكس الأفلام اهتمام المشاهدين الذي تطور عبر الوقت: من الموقف ضد الحرب ومع السلم خلال الحرب في الفييتنام إلى عودة الثقة مجددا" ابتداء من عهد الرئيس ريغن. لكنه يصعب تصنيف الأفلام المعاكسة وتلك المؤيّدة للحرب، كما يصعب تصنيفها حسب التسلسل الزمني: ففي الثمانينات تعطي بعض الأفلام قيمة للجندي الأمريكي (رامبو)، وغيرها معادية للمؤسسة العسكرية الأمريكية (سترة مليئة بالسلاح-Full Metal Jacket ). ولكن يمكننا القول بصورة عامة أنه لغاية الثمانينات، كانت الأفلام تنتقد الحرب، ومع عهد الرئيس ريغن تظهر مجددا" أفلام الجندي الصالح الذي يحارب للدفاع عن قضية عادلة. أخيرا"، تقصد السينما أن تثير اهتمام المشاهدين، والتغيير في الموقف يعكس بشكل من الأشكال التغيّر في موقف المشاهدين الأمير كيين. يظن الكاتب أن الشعب الأمير كي مؤدّب، وكي يعتنق قضية ما، عليه أن يكون مقتنعا" بعدالة هذه القضيّة.